Le chant des partisans - Nouveau projet

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Le chant des partisans

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Le chant des partisans




Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes
Montez de la mine, descendez des collines, camarades
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau, dynamite

(Liberté)

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute

(Liberté)
      Le Chant des partisans, ou Chant de la libération, est, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’hymne de la Résistance française durant l'occupation par l'Allemagne nazie.
      La musique, initialement composée en 1941 sur un texte russe, est due à la Française Anna Marly, ancienne émigrée russe qui en 1940 a quitté la France pour Londres.
      La mélodie, sifflée, devient le 17 mai 1943 l'indicatif d'une émission de la France libre diffusée par la BBC. Les paroles en français sont écrites le par Joseph Kessel, également d'origine russe, et son neveu Maurice Druon qui venaient de rejoindre les Forces françaises libres.
      Germaine Sablon, alors compagne de Kessel, en est la créatrice en l'interprétant dès le lendemain dans le film de propagande Three Songs about Resistance.
       S'inspirant d'une mélodie populaire slave, la chanteuse et compositrice Anna Marly, en 1941 à Londres, où elle s’est engagée en tant que cantinière volontaire dans les Forces françaises libres (FFL), écrit paroles et musique une chanson qu'elle nomme Marche des partisans ou Guerilla Song, avec des paroles originales en russe, sa langue maternelle.
       C’est au domicile de l'ancien ambassadeur russe Liouba (ou Lioubov) Krassine, à Londres, qu’Anna Marly chante Guérilla Song (chanson qu’elle a écrite pour les combattants de Stalingrad) devant Bernard (pseudonyme de résistant d’Emmanuel d’Astier).
       Celui-ci lui demande sur le champ de recommencer, puis lui dit « c’est ce qu’il faut pour la Résistance, il faut des paroles en français » en lui demandant de revenir le lendemain soir, avant qu’il ne reparte en France.
       Le lendemain Joseph Kessel est là et Bernard demande immédiatement à Anna de chanter Guerilla Song.
       Kessel est enthousiaste « Louba traduisait les paroles.
       Des papiers circulent entre les mains. Chacun donne son idée. ».
       Kessel et Druon écrivent la version définitive, et c’est également au domicile de Liouba que sont chantées pour la première fois les paroles françaises par Ana Marly : « Jeff (Kessel) me tendit un papier : le texte français des Partisans (...) Je l'essayai... C'était beau. Ça collait merveilleusement ».
       Le chant, sifflé, devient le l'indicatif de l'émission Honneur et Patrie, diffusée deux fois par jour par la radio britannique BBC, puis un signe de reconnaissance dans les maquis.
       On choisit de siffler la mélodie, d'abord pour ne pas être repéré en la chantant mais aussi car le chant reste audible malgré le brouillage de la BBC effectué par les Allemands.
       Dès sa première diffusion à l'antenne, le Chant des partisans frappe considérablement les esprits.
       André Gillois, responsable de l'émission de la résistance française, donne à Pierre Seghers quelques détails sur la naissance du Chant des partisans.
       Le , le sujet d'un indicatif musical est abordé au cours de la préparation de la première émission prévue pour le .
       Emmanuel d'Astier de La Vigerie propose de rencontrer Anna Marly qui anime alors, entre autres lieux, un petit club français de Londres.
       Le soir même, l'artiste les reçoit dans la petite pension qu'elle occupe, 30 Campdon Hill Garden.
       Elle interprète à la guitare, sans les chanter, six de ses compositions.
       Deux mélodies, Paris est à nous et Le Chant des partisans , sont sélectionnées et enregistrées dès le lendemain, le . André Gillois précise : « […] elle [Anna Marly] avait réuni quelques musiciens pour former avec sa guitare un petit ensemble auquel elle avait adjoint deux siffleurs chargés des notes du début.
       Seulement ces professionnels sifflaient trop bien pour donner l'impression de combattants clandestins sifflotant en marchant sur les routes.
       Nous prîmes donc le parti, d'Astier et moi, de remplacer les spécialistes. »
       Le manuscrit original est apporté en France le par Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Jean-Pierre Lévy qui voyagent à bord d'un Lockheed Hudson piloté par Hugh Verity.
       L'appareil survole clandestinement le territoire occupé et se pose à 3 h 30 sur un terrain près d'Ambérieu-en-Bugey dont le nom de code est « Figue ».
       Les deux hommes y sont « réceptionnés » par Paul Rivière, chef de la section des atterrissages et des parachutages de l'ensemble de la région Sud.
       Les paroles sont publiées, sous le titre Les Partisans (chant de la Libération), dans le N°1 de la revue intellectuelle et littéraire clandestine Les Cahiers de Libération, dont l'édition originale porte le texte : « Ce volume a été achevé d'imprimer sous l'occupation nazie le . »
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